Des résurrections étranges à la mort de Jésus (partie 4)

Des « morts vivants » par la mort de Jésus : étrange. Nous continuons nos réflexions sur les choses étranges concernant la résurrection. L’évangile de Matthieu rapporte que des tombeaux ont été ouverts et que des morts ont ressuscité et marché dans Jérusalem : étrange! Comment devons-nous comprendre ce passage que nous trouvons dans l’évangile de Matthieu 27.52-53?

52les tombeaux s’ouvrirent, et les corps de plusieurs saints qui étaient décédés ressuscitèrent. 53Ils sortirent des tombeaux, entrèrent dans la ville sainte, après la résurrection (de Jésus) et apparurent à un grand nombre de personnes.

Il faut l’avouer, dans les prédications lorsqu’on parle de ce passage, les idées vont dans plusieurs directions. Il est assez difficile de construire une apologétique historique sur la seule base du texte, et souvent nous voyons les prédicateurs aller dans cette direction. Les athées ne manquent pas d’en faire la critique en soulignant le manque d’évidence et de source, Matthieu étant le seul à rapporter cet événement. Ils ont raison. Ceci dit, cela ne signifie pas qu’il ne s’est rien passé. Il faut quand même poser la question : « Qu’est-ce que Matthieu voulait faire en mentionnant cela? »

D’un point de vue chrétien, la théologie et l’histoire sont intimement liées. Pour nous, Dieu agit dans l’histoire afin de racheter un peuple. Par conséquent, cela signifie aussi qu’un événement peut avoir un sens à la lumière de cette histoire rédemptrice[1]. Comprendre un événement comme celui-là, c’est entré dans l’histoire de la rédemption. C’est aussi entré dans la philosophie de l’histoire biblique. Sans aller trop loin dans ces détails, j’aimerais donc suggérer que :

Cet événement étrange signale au lecteur que la mort de Jésus sur la croix est le commencement de la fin de l’ancienne création et l’inauguration de la nouvelle création.

Le grand récit biblique

Si nous prenons la bible dans son ensemble, structurellement parlant, la bible commence par la création (Genèse 1-2), la chute (Genèse 3) et se termine par la nouvelle création (Apocalypse 21-22). Entre Genèse 1-2 et Apocalypse 21-22, il y a la rédemption : Dieu rachète un peuple, à cause de Genèse 3.

Si nous voyions la bible comme une ligne du temps, nous verrions qu’au centre de cette ligne il y a la croix de Jésus. C’est-à-dire, que tout ce qui vient avant la croix pointe, converge, annonce les événements concernant l’évangile, concernant Jésus.[2] Et tout ce qui a lieu après dans l’histoire est rendu possible à cause de la mort et de la résurrection de Jésus.[3]

Si nous regardons l’histoire de l’Ancien Testament (AT) dans sa relation avec le Nouveau Testament (NT) nous pourrions la décrire comme ceci : Tout ce que l’AT prévoyait se produire à la fin des temps (« derniers jours ») a déjà commencé dans le premier siècle et se poursuit jusqu’à la dernière venue du Christ. L’expression « déjà, mais pas encore » fait référence à deux étapes d’accomplissement de ces « derniers jours ». C’est « déjà », parce que les derniers jours sont venus en Christ, mais ce n’est « pas encore » par ce que les derniers jours ne sont pas encore consommé. Les théologiens appellent cela une eschatologie inaugurée.[4]

La résurrection et la « fin des jours »

Si vous n’êtes pas familier avec les expressions « dernier jour », « temps de la fin » ou « jour à venir »[5], il faut mentionner que ce sont des expressions qui se rapportent dans la bible à partir dans l’AT. Le NT cite ces mêmes expressions souvent tirées des passages de l’AT.

Dans ce cadre, la résurrection a été prédite par l’AT à se produire à la « fin des jours » dans le cadre de la nouvelle création. Dieu fera de l’humanité rachetée une partie de la nouvelle création en recréant des corps par la résurrection.[6]  En appui (voir note pour passage), Daniel 12.1-2 et Ézéchiel 37[7].

À première vue, nous pourrions penser qu’il s’agit de prophéties concernant la fin de toute chose lorsque Dieu reviendra à la toute fin dans le futur. Pour illustrer, nous regardons au jour final où Jésus paraîtra et qu’il nous donnera de nouveaux corps, comme un mariage. Les fiançailles sont faites, mais nous attendons de consommer notre union avec le Christ. Cela signifie donc que la nouvelle création a été placée au début, avec la résurrection de Jésus et non à la fin lors de son retour. Le Christ ressuscité n’est pas simplement l’inauguration spirituelle du nouveau cosmos, mais il est littéralement son commencement, puisqu’il a été ressuscité avec un corps physique et nouvellement créé.

Une telle délivrance finale et complète de la servitude doit être non seulement spirituelle, mais aussi physique. Jean 5.24-29 met ensemble une référence claire et spirituelle de résurrection de Daniel 12.1-2 et Ézéchiel 37. Il l’emploie pour indiquer à la fois une résurrection inaugurée (spirituelle) et par la suite une résurrection physique la fin.

Ézéchiel 37.12-13 Jean 5.28
C’est pourquoi, prononce un oracle et dis-leur : Ainsi parle le Seigneur DIEU : je vais ouvrir vos tombeaux ; je vous ferai remonter de vos tombeaux, ô mon peuple, je vous ramènerai sur le sol d’Israël. 13Vous connaîtrez que je suis le SEIGNEUR quand j’ouvrirai vos tombeaux, et que je vous ferai remonter de vos tombeaux, ô mon peuple. Que tout ceci ne vous étonne plus ! L’heure vient où tous ceux qui gisent dans les tombeaux entendront sa voix,

Bien qu’il y ait beaucoup à dire sur ces sujets, il est important de voir que la première venue de Jésus, et spécialement sa mort et sa résurrection inaugurent les derniers jours. C’est donc une compréhension de l’histoire centrée sur les événements entourant la mort et la résurrection de Jésus.

L’étrange résurrection de Matthieu 27.52-53

À l’intérieur de cette vision de l’histoire, nous pouvons donc apercevoir le sens que Matthieu donne à cet événement. De la même manière, Matthieu 27.52 utilise Ézéchiel 37.12-13 pour décrire une résurrection physique.[8]

Ézéchiel 37.12-13 Matthieu 27.52-53
C’est pourquoi, prononce un oracle et dis-leur : Ainsi parle le Seigneur DIEU : Je vais ouvrir vos tombeaux ; je vous ferai remonter de vos tombeaux, ô mon peuple, je vous ramènerai sur le sol d’Israël. 13Vous connaîtrez que je suis le SEIGNEUR quand j’ouvrirai vos tombeaux, et que je vous ferai remonter de vos tombeaux, ô mon peuple. 52les tombeaux s’ouvrirent, et les corps de plusieurs saints qui étaient décédés ressuscitèrent. 53Ils sortirent des tombeaux, entrèrent dans la ville sainte, après la résurrection (de Jésus) et apparurent à un grand nombre de personnes.

 

Immédiatement après avoir décrit la mort de Jésus (Matthieu 27.50), Matthieu ajoute ces versets 27.52-53. La croyance en la résurrection générale est construite à partir de l’AT lorsque le Messie viendrait.[9] Ce qui était inattendu c’était la mort et la résurrection du Messie avant la résurrection générale et le jugement final. Il est probable que cette poignée de fidèles supplémentaires revenant à la vie devait garantir que la résurrection de Jésus fonctionnait en fait comme les prémices de beaucoup plus à venir (1 Corinthiens 15.20-22).[10]

Conclusion

C’est évident que je n’ai pas prouvé ces résurrections et les tombeaux ouverts de ce passage biblique. Quant à moi, cela ne changerait pas grand-chose, dans la mesure où la résurrection de Jésus est validée beaucoup plus fortement par l’évidence historique. Il vaut la peine en conclusion d’apporter deux nuances nécessaires :

  1. Je ne désire en aucun cas laisser entendre que ces événements ne se sont pas produits. La vie entière de Jésus, sa mort et sa résurrection sont des événements uniques incrustés dans l’histoire. Dieu se révèle à nous et se dévoile dans l’histoire. Et sur cette conviction nous sommes en droit, même en devoir, de rechercher ce que Dieu désire nous dévoiler dans cette histoire. Cela produit un amour plus grand pour l’évangile et une augmentation de mon affection pour Jésus.
  2. Certains théologiens pourraient m’accuser de spiritualiser le texte, à cause que je n’ai pas expliqué le texte de manière historique-littérale-grammaticale. Loin de moi le désir de spiritualiser ces événements. Pourquoi opposé spirituel à littérale? La nouvelle naissance elle-même est une réalité spirituelle et littérale! L’approche que j’ai utilisée pour le texte de Matthieu a l’avantage de faire ressortir ce qui est littérale-historique-grammaticale. Elle nous permet, entre autres, de voir les allusions à l’AT. À la lumière de l’histoire de la rédemption, ce passage devient plus clair.

La cohérence interne à la bible me fascine! L’étude de cet événement rapporté par Matthieu me confirme encore une fois que Jésus a accompli tout ce que prévoyait l’AT. Par son corps ressuscité il inaugure et rend réel les promesses de la vie éternelle dans l’anticipation de notre restauration finale et consommé.

[1] Historico-rédemptrice : C’est l’évangile dans l’histoire. C’est une terminologie consacrée pour parler de ce que Dieu a fait dans son plan qui traverse les siècles de l’histoire.

[2] Voir par exemple, Éphésiens 1.4-6; 2 Timothée 1.9-10

[3] Voir par exemple, 2 Corinthiens 1.20; Romains 8.32; Éphésiens 4.4-8; Hébreux 13.20-21; 1 Pierre 4.11

[4] Gladd L., Benjamin and Harmon, Matthew S., Making all thinks new: inaugurated eschatology for the life of the church. Baker Academic, Grand Rapids, 2016, p.8-11

[5] L’AT utilise ces termes qui ne sont pas toujours eschatologiques, mais quelques fois les auteurs ont réellement l’eschatologie en vue.

[6] Gladd, p.10

[7] Passage sélectionné pour réduire le texte. Il vaut la peine de lire tout le chapitre.

Daniel 12.1-2 Ézéchiel 37.6, 12-14
1En ce temps-là se dressera Michel, le grand Prince,
lui qui se tient auprès des fils de ton peuple.
Ce sera un temps d’angoisse
tel qu’il n’en est pas advenu depuis qu’il existe une nation
jusqu’à ce temps-là.
En ce temps-là, ton peuple en réchappera,
quiconque se trouvera inscrit dans le Livre.
2Beaucoup de ceux qui dorment dans le sol poussiéreux se réveilleront,
ceux-ci pour la vie éternelle,
ceux-là pour l’opprobre, pour l’horreur éternelle.

 

6Je mettrai sur vous des nerfs, je ferai croître sur vous de la chair, j’étendrai sur vous de la peau, je mettrai en vous un souffle et vous vivrez ; alors vous connaîtrez que je suis le SEIGNEUR. »

12C’est pourquoi, prononce un oracle et dis-leur : Ainsi parle le Seigneur DIEU : Je vais ouvrir vos tombeaux ; je vous ferai remonter de vos tombeaux, ô mon peuple, je vous ramènerai sur le sol d’Israël. 13Vous connaîtrez que je suis le SEIGNEUR quand j’ouvrirai vos tombeaux, et que je vous ferai remonter de vos tombeaux, ô mon peuple. 14Je mettrai mon souffle en vous pour que vous viviez ; je vous établirai sur votre sol ; alors vous connaîtrez que c’est moi le SEIGNEUR qui parle et accomplis – oracle du SEIGNEUR. »

 

[8] Le tremblement de terre rappelle les paroles de Zacharie 14.4-5.

[9] Craig L. Blomberg dans, Carson D.A. and Beale, G.K., Commentary on the New Testament use of the Old Testament, Baker Academic, Appolos, Grand Rapids, Michigan, 2007, p.98.

[10] Blomberg, p.98

Une déclaration étrange après la résurrection (partie 2 suite): Les témoins de Jéhovah et Jean 20.28 

« Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon Dieu! » (Jean 20.28)

Probablement dans votre entourage, vos connaissances, ou quelqu’un au travail, est Témoins de Jéhovah. Nous savons que les Témoins de Jéhovah n’ont pas la même conception de Jésus que nous pouvons l’avoir, nous chrétiens évangéliques. Ils doivent eux aussi interpréter ce passage (Jn 20.28) et en offrir une explication conforme avec leur compréhension de Jésus. Prendre ce verset pour ce qu’il déclare est extrêmement difficile pour eux, car ils croient au mieux que Jésus est une divinité de « second rang », comme on le verra. Enfin, ils donnent quelques explications pour harmoniser avec ce qu’ils croient :

  1. C’est une exclamation de surprise.

« Mon Seigneur ! Mon Dieu! » Il serait surprenant que ce texte s’interprète de cette façon. La première réponse de Thomas serait de nature blasphématoire et vulgaire. Nous savons que chaque culture a ses expressions grossières qui leur sont propres  et ici c’est ce que Thomas ferait. Ce serait invraisemblable pour au moins trois raisons :

  1. Parce que Thomas est un juif dévoué et le mot « Dieu » vient avec son bagage juif de considération.
  2. Même si cela était possible, cette interprétation tombe en considérant le mot « et », qui la rend ridicule.
  3. Advenant que ce soit le cas, cela voudrait dire que Jésus accepte l’adoration de Thomas.

Cette première tentative est plus qu’improbable, car elle ne tient pas en compte du contexte propre au texte, ainsi qu’au judaïsme de l’époque. Elle est plutôt une tentative d’imposer leur théologie sur le texte, au lieu d’être dirigé par le texte.

  1. Thomas s’adresse à Jésus en termes d’une divinité dans une position exceptionnelle devant Jéhovah.

C’est probablement l’explication la plus courante et la plus développée. Voici en quoi elle consiste dans leur livre Comment raisonner à partir des Écritures, dans la citation intégrale :

« Rien ne s’opposait à ce que Thomas appela Jésus ‘’Dieu’’, si c’est bien là ce qu’il a voulu dire? Cela s’harmoniserait avec un texte des Psaumes que Jésus a cité dans lequel des juges puissants sont qualifiés de ‘’dieu’’. (Jean 10;34, 35, Tob; Ps 82.1-6.) Bien entendu, Jésus occupe une position de loin supérieure à celle de ces hommes. En raison de sa position exceptionnelle vis-à-vis Jéhovah. Jésus est appelé ‘’le dieu fils unique’’ en Jean 1 :18 (MN; voir également GL, CT, VB). Par ailleurs, Essaie 9 :6 le qualifie en termes prophétiques de ‘’dieu puissant’’, mais pas de Dieu Tout-Puissant. Tout cela s’accorde avec le fait que Jésus est décrit comme étant ‘’dieu’’, ou un ‘’être divin’’, en Jean 1 :1 (MN, CE). »[1]

Il y a plusieurs éléments à considérer dans ce paragraphe :

  1. La conception de l’argument : En logique nous appelons cela une pétition de principe. Il nous demande de considérer comme admis ce qui doit être démontré. C’est-à-dire, que la réponse est déjà orientée d’une certaine façon vers la conclusion. Voilà la forme de l’argument :
    1. « Rien ne s’opposait à ce que Thomas appela Jésus ‘’Dieu’’ […]»
    2. « […] si c’est bien là ce qu’il a voulu dire? »
    3. « Cela s’harmoniserait avec […] »

En fait cela s’harmoniserait avec leur propre vision à savoir que Jésus n’est pas Dieu. Mais c’est justement cela qu’il faut démontrer. Le psaume cité en Jean 10.34-35 ne concerne pas Jésus directement. Il s’adresse aux juifs qui jugent Jésus justement parce qu’il s’est fait Dieu (Jn 10.33). Les juifs eux-mêmes reconnaissaient qu’ils se faisaient Dieu, et c’est la raison pour laquelle ils voulaient le lapidé (Jn 10.33).

  1. Ils orientent leur interprétation selon deux versets tirés de l’évangile de Jean, qui est évidemment interprété selon eux comme « Jésus = être divin » (Jn 17.3; 20.17). La démonstration n’en est pas faite. Ils ont simplement commencé en supposant la question résolue, en y trouvant ce qui est déjà déterminé. C’est une orientation théologique tendancieuse. À titre d’exemple, il mentionne que le Fils est qualifié en « […] termes prophétiques de ‘’dieu puissant’’, mais pas de Dieu Tout-Puissant. » Il faut simplement lire le verset au complet pour répondre à cela et y voir qu’il est aussi appelé Père éternel:

« Car un enfant nous est né, Un fils nous est donné, Et la souveraineté (reposera) sur son épaule ; On l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix.» (Esaïe 9.5 CL [6])

  1. Il commence dans la reconnaissance que Thomas a appelé Jésus « Dieu » [D majuscule] et que rien ne s’y opposait. Par la suite, dans le texte jamais il est appelé « Dieu », mais bien « dieu » [d minuscule]. Malgré cela, leur Traduction du monde nouveau conserve le « D » majuscule[2], ainsi que leur texte grec interlinéaire.[3]

Il semble que rien ne s’opposait à appeler Jésus « Dieu », à l’exception de leur théologie. Suite à ce paragraphe, immédiatement ils nous annoncent que « le contexte nous aide à tirer les bonnes conclusions. »[4] Voilà qui nous intéresse. Cela commence par un rappel de Jean 17.3 ou Thomas aurait entendu Jésus prier qu’à son Père comme « au seul vrai Dieu ».[5] Ensuite,

« Une fois ressuscité, Jésus avait fait dire à ses apôtres, dont Thomas, qui venait de voir Jésus et de toucher Jésus ressuscité, l’apôtre Jean a déclaré : ‘’[Ces signes] ont été [rapportés] pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour que, en croyant, vous ayez la vie en son nom.’’ (Jean 20 :31, Tob). Par conséquent, si quelqu’un en était venu à penser, sur la foi des paroles de Thomas, que Jésus lui-même est le ‘’seul vrai Dieu’’ ou ‘’Dieu le Fils’’ au sein de la trinité, il aurait intérêt à reconsidérer la déclaration de Jésus (v.17) et la conclusion très claire que tire l’apôtre Jean. »[6]

Faisons quelques observations encore une fois :

  1. Ils font seulement allusion au contexte du chapitre 20 de Jean, sans les explications contextuelles nécessaires. Le contexte n’est-il pas roi?
  2. Ils font allusion encore une fois à des passages (Jean 17.3) déjà interpréter selon leur théologie. Où est la démonstration? Où sont les autres passages qui parlent explicitement de Thomas dans l’évangile (11.16; 14.5-6) qui établit le portrait de Thomas et de son doute? Nous pourrions faire une tout autre liste qui mentionne la divinité de Jésus et le fait que c’était le motif de mise à mort par la lapidation. D’ailleurs ce motif est explicitement mentionné dans les passages comme Jean 10.33 [cf. motif Jn 8.58; 11.8]. Les Témoins de Jéhovah refusent de voir que Jésus lui-même se faisait Dieu, les juifs eux-mêmes l’ayant compris.
  3. Par conséquent, la conclusion, c’est que si nous ne pensons pas comme eux nous devrions nous interroger et considérer la conclusion de Jean 20.17, 31. Dresser une christologie sur la base de deux versets, sans le contexte, c’est très difficile.

Sans revenir à tout ce que nous avons dit dans l’article précédent[7] sur le contexte du passage, nous devons admettre le caractère très personnel de la confession de Thomas, lui, juif monothéiste du premier siècle. L’évidence textuelle, historique et contextuelle ne va pas dans le sens de la compréhension des témoins de Jéhovah.

Conclusion

En traçant les grandes lignes d’une réponse aux témoins de Jéhovah, j’espère avoir rendu clair mon amour pour eux. Loin de moi l’idée des ridiculisé. Mon désir est de rendre clair l’évangile de Jésus-Christ, la bonne nouvelle de tout ce que Dieu a fait en Jésus-Christ. Cet essai tente donc d’ouvrir une brèche pour questionner les témoins de Jéhovah, mais surtout, les amené dans le texte biblique et non par la compréhension de la société des témoins de Jéhovah. Une compréhension de la divinité de Jésus est certainement nécessaire, et cela commence sans aucun doute dans les textes mêmes de la bible qui nous rapporte les événements entourant la vie, la mort et la résurrection de Jésus. Le texte est Roi!

En terminant, Jésus disait en Jean 5.39 : « Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi. »

 

 

 

 

 

 

[1] Comment raisonner à partir des Écritures, Watch Tower Bible and Tract society of Pennsylvania, 1986, p.206-207.

[2] Sans entrer dans les détails techniques, il ne respecte pas leur propre règle de grec qui fait mettre un petit « d » à Jean 1.1, 18 [lorsque Dieu est précédé d’un article défini, il faut un grand D, mais pas si l’article n’y est pas]. Il semble que les règles exégétiques sont très sélectives.

[3] The Kingdom interlinear translation of the Greek Scripture: Three bible texts. Watch Tower Bible and Tract society of Pennsylvania and International bible students association, 1985, p.513

[4] Comment raisonner, p.207

[5] Comment raisonner, p.207

[6] Comment raisonner, p.207

[7] https://www.associationaxiome.com/declaration-etrange-apres-resurrection-partie-2/

Une déclaration étrange après la résurrection (partie 2)

« Douter de tout ou tout croire sont deux solutions également commodes, qui l’une et l’autre nous dispensent de réfléchir. »  Henri Poincaré   Dans le premier article, nous avons regardé la proposition selon laquelle le NT se construit sur l’AT. À partir des récits de la résurrection, nous avons vu que cette proposition est très difficile […]

Les récits étranges de la résurrection (partie 1)

Lorsqu’on se plonge de manière attentive dans les récits de la résurrection – les récits contenus à la fin des quatre évangiles – nous sommes en zone étrange. Combien de femmes y avait-il au tombeau? Combien d’anges ou d’homme? Les disciples qui se demandent qui il est. Et bien d’autres questions. Ces écarts biographiques ont amené certains théologiens, historiens et philosophes à remettre en question la validité des récits sur la résurrection. Manne pour les athées, comme Michel Onfray, on tente d’expliquer la résurrection à partir d’un construit que les auteurs évangéliques se feraient à partir de l’Ancien Testament. Autrement dit, après les événements survenus à la pâque, des années plus tard (selon certains) les apôtres ou une génération après ont examiné les textes de l’Ancien Testament (AT) et ont rédigé leur Nouveau Testament (NT), particulièrement les récits entourant la résurrection. Selon Michel Onfray :

« Les évangiles ressemblent à un grand puzzle rempli d’énigmes, un labyrinthe sans fil d’Ariane unique, un vaste collage de textes de juifs qui piochent dans l’Ancien Testament matière à construire leur Nouveau Testament. » [1]

Les écarts de surface entre les récits ne signifient pas que rien ne s’est passé. Si nous avions un seul récit, au lieu de quatre, on accuserait les chrétiens de ne pas avoir assez d’évidence et de preuve documentaire, ou encore que l’auteur serait influencé par un délire ou une dissonance cognitive. D’un autre côté, s’il y avait quatre textes pareils, ils seraient écartés pour plagiat et rendraient peu probable, historiquement, les récits.

Il est évident que les récits reflètent les intérêts théologiques des auteurs[2] et c’est la raison pour laquelle il faut donner un intérêt particulier à la théorie révisionniste – construire un récit par une relecture de l’AT. Pour offrir une réponse à cette théorie, nous le ferons en plusieurs étapes. Pour le moment, notre attention se tourne vers les récits en eux-mêmes, les quatre évangiles.

Des choses étranges

Afin de répondre à la théorie révisionniste, il faut d’abord relever quelques éléments étranges[3] dans les récits concernant la résurrection. J’aimerais suggérer que ces éléments nous obligent à les prendre au sérieux. Ils sont sérieux, car ce sont des éléments qui sont arrivent tôt, non pas des inventions ultérieures, comme certains le suggèrent.

  1. Étrangement, les récits de résurrection sont silencieux sur les citations, allusions ou échos à l’Ancien Testament.

À part quelques exceptions les récits de la résurrection font rarement référence à l’AT. Sachant que les écrivains du NT citaient abondamment l’AT, c’est un état de choses assez surprenant.

Livre Nombres de versets Passages bibliques Sujets
Matthieu 20 28.1-20 Tombeau vide et apparence
Marc 8 16.1-8 Tombeau vide, sans apparence
Luc 53 24.1-53 Tombeau vide et apparence
Jean 52 20.1-19; 21.1-23 Tombeau vide et apparence

Tableau 1: Répartition des récits de résurrection

Prenons l’évangile de Jean en exemple, souvent considéré plus spirituel, surtout concernant le corps de Jésus. L’évangile de Jean est impressionnant. Lorsque nous dressons une liste des passages qui lient le sujet de la résurrection dans son champ sémantique ou thématique, nous voyons la richesse et l’importance du sujet:

Jean Passage AT Sujet dans Jean
2.17 Ps 69.9 Zèle pour la maison de son Père
2.19-20[4]   Temple détruit en 3 jours
3.5 Ez 36.25-27 Naître d’eau
3.8 Eccl 11.5; Ez 37 Vent qui souffle
3.13 Pr 30.4; Dan 7.13 monté au ciel
3.14 No 21.8-9; Es 52.13 Élévation du serpent
3.16 Ge 22.2, 12, 16 Élévation du Fils
4.10 Nom 20.8-11; cf. 21.16-18 Don de l’eau vive
4.21-24 Deut 11.29; 12.5-14; 27.12; Jos 8.33; Ps 122.1-5; Es 2.3? Vraie adoration ne sera plus sur une montagne
4.36 Amos 9.13? moisson
5.21-24   Dieu ressuscite et le Fils aussi
5.27 Dan 7.13  
5.29 Dan 12.1-2  
5.39-40   Vie provient des Écritures
5.45 Deut 31.26-27  
5.46 (cf. 6.14) Deut 18.15, 18  
6.29 Mal 3.1 Invitation a croire
6.40-51 Es 54.13a (6.45) Celui qui croit sera ressuscité
6.54    
7.38 Neh 9.15, 19-20; cf. Nom 20.11; Ps 77.16, 20 LXX; Es 58.11; Za 14.8 celui qui croit aura la vie selon les Écritures
8.12 Es 9.1-2; cf. 49.6 Jésus lumière du monde qui donne la vie
8.28 Es 52.13 Élévation du Fils et vie
8.55-56   Gloire du Fils donné par le Père
10.8-11 Jer 23.1-2; Ez 34.2.3 Berger donne sa vie pour brebis
10.16 Es 56.8; Ez 34.23; 37.24 Brebis entend la voix du berger et forme un troupeau
11.1-44   Jésus est la résurrection (11.25)
12.32 Es 52.13 Élévation du Fils
19.36-37 Za 12.10; Ex 12.46; Nom 9.12; Ps 34.20 Brisement du Fils, et sa crucifixion

Tableau 2: Allusions probantes à l’AT et la résurrection dans Jean

Le langage de la résurrection[5] dans l’évangile de Jean est assez diversifié et il est en relation avec différents thèmes. Cela nous amène à faire deux observations capitales :

  1. Les allusions à l’AT dans le récit de la résurrection, dans Jean, sont quasi absentes[6]
  2. Ces allusions concernent beaucoup plus sa mort que sa résurrection.

Pourquoi les évangélistes ne réfèrent pas à l’AT? N’est-ce pas le point culminant de l’histoire de Dieu et de son peuple? Ce serait facile pour Mathieu de citer une ou deux prophéties avec une mention « accomplie ». Il ne le fait pas.[7]

  1. Étrangement, le portrait de Jésus ne reflète pas les attentes juives

Spécialement, dans le contexte du second temple, nous devrions nous attendre à ce que les récits reflètent certains passages de l’AT, ou encore expriment la théologie juive à cet égard. Ils ne le font pas. Il commence simplement avec Jésus, pas radiant, ni dans le ciel, comme on attendait.[8] Pas de visions célestes. Nous sommes loin des visions apocalyptiques. Imaginons un scribe chrétien 40, 50, même 60 ans plus tard qui étudie l’Écriture et qui maintenant veut écrire le récit de la résurrection. S’attendrait-on à quelques citations? Quelle Écriture? Peut-être Daniel?

Daniel 12,2-3
2Beaucoup de ceux qui dorment Dans la poussière de la terre se réveilleront, Les uns pour la vie éternelle Et les autres pour la honte, pour l’abjection éternelle.

3Ceux qui auront été des clairvoyants resplendiront Comme la splendeur de l’étendue céleste, Et ceux qui auront enseigné la justice à la multitude Comme des étoiles, à toujours et à perpétuité.

 

Jésus est plutôt décrit comme un homme dans son corps physique, mangeant du poisson, apparaissant à ses disciples, qu’on touche.

  1. Étrangement, les récits ne renferment pas d’espoir personnel

Simplement dans une tentative d’évaluation historique, il est étrange de ne pas y trouver de mention de notre espérance future en tant que chrétien. N.T. Wright souligne que c’est contre-intuitif, car la majorité de nos hymnes, liturgie, icône, etc. s’est concentré sur la résurrection comme « une vie après la mort ».[9] Au lieu de cela, nous trouvons à la fin, une commission pour le monde présent. Jésus est ressuscité : donc, vous avez du travail à faire et je serai avec vous! La question ne concerne pas la vie post-mortem.

  1. Étrangement, les récits ont comme témoin des femmes

C’est apologétiquement embarrassant. Qu’on aime cela ou non, à cette époque les femmes n’étaient pas considérées comme des témoins crédibles. Les évangiles, même Paul (1 Corinthiens 15), mettent les femmes au centre de leurs témoignages. Les premiers témoins sont des femmes.

Conclusion

Au cœur de la théorie révisionniste, il y a la proposition que le NT se construit sur l’AT. C’est évident que l’histoire biblique a un fil conducteur et qu’il y a des liens nécessaires à faire avec l’AT. Les auteurs du NT le font abondamment, de différentes manières. La théorie révisionniste fait la proposition supplémentaire que les récits de la résurrection sont des relectures de l’AT. Le langage de la résurrection est riche et diversifié et lorsque les auteurs utilisaient l’expression « il est ressuscité d’entre les morts » ce langage signifiait qu’on le veut ou non : il est ressuscité d’entre les morts. S’ils voulaient parler d’apparition de fantôme ou d’esprit, il y a des expressions spécifiques pour cela.

Les évidences pointent dans une autre direction et cette théorie manque de puissance explicative.  Wright nous rappelle justement que la résurrection a effectivement fonctionné comme une métaphore, mais pas comme une métaphore pour une nouvelle expérience religieuse.[10]

[1] Michel Onfray, Décadence : Vie et mort du judéo-christianisme. Flammarion, Villeneuve-d’Ascq, 2017, p.199. Pour Onfray, Jésus existe de manière conceptuelle  et non comme un Jésus historique. « Notre civilisation tout entière semble reposer sur la tentative de donner un corps à cet être qui n’eut d’autre existence que conceptuelle. » Onfray, Décadence, p.45. Encore, « L’origine du christianisme est obscure, opaque : il faut composer avec un Jésus invisible, incorporel, conceptuel. » Onfray, Décadence, p.83. Voir aussi Michel Onfray, Traité d’Athéologie : physique de la métaphysique. Grasset & Fasquelle, 2005, p.157-199. Richard Carrier est un historien athée qui soutient la même hypothèse.

[2] Le récit de la résurrection de chaque évangile reflète les thèmes de leur évangile. L’évangile de Mathieu est particulièrement intéressant.

[3] N.T. Wright discute de ces éléments étranges dans N.T. Wright, The Resurrection of the Son of God. Fortress Press, Minneapolis, p.2003, p.599-608.

[4] Le caractère gras souligne qu’il y a allusion plus directe à la résurrection ou encore à l’Esprit qui donne la vie.

[5] Allusions claires: 2,19-20; 3,1-16; 4,21-24; 5,21-24, 28-29, 39-40, 46; 6,40, 44-51, 54; 7,37-38; 8,12, 28, 55-56; 10,10-18; 11,1-44; 12,32; Jean 19 sur sa mort : 19,14, 28, 31, 36-37, 42; et 20,9. Allusions probantes: 1,12-13; 1,33.

[6] En fait elles sont pratiquement absentes de la deuxième section de l’évangile de Jean, livre de la gloire ou de la passion (13-21).

[7] Paul ne le fait pas aussi. En 1 Corinthien 15.3, il fait simplement mention que cela accomplit l’Écriture, sans référence biblique.

[8] Wright, RSG, p.604

[9] Wright, RSG, p.602-604

[10] N.T. Wright, Surprised by hope: Rethinking heaven, the resurrection and the mission of the church. Harper One, New York, 2008, p.60.

« Détournement de Jésus » Conclusion chrétienne sur l’athéisme ‘fidèle’ – Partie 15 de ma critique de « L’esprit de l’athéisme » d’André Comte-Sponville

<<< Partie 14

André Comte-Sponville se décrit comme un « athée fidèle ». « Athée » parce qu’il affirme que Dieu n’existe pas, « fidèle » parce qu’il se revendique des valeurs traditionnellement chrétiennes qui l’ont influencé et qu’il apprécie visiblement beaucoup. La quasi-totalité de ma critique de son livre s’est concentrée sur son athéisme (le comprendre et le réfuter), mais j’aimerais conclure avec quelques remarques sur sa « fidélité » aux valeurs chrétiennes.

Contrairement à un bon nombre d’athées contemporains qui affirment que le théisme n’est pas juste faux, mais qu’il est aussi nocif, André Comte-Sponville, lui, a beaucoup de bien à dire du christianisme. Il décrit sa fidélité ainsi (p.70) :

fidélité à ce que l’humanité a produit de meilleur. Qui ne voit que les Evangiles en font partie ?

Qui ne le voit pas ? Beaucoup d’athées ! Mais tant mieux si Comte-Sponville apprécie les évangiles. Il dit aux chrétiens (p.72) :

je ne me sens séparé de vous que par trois jours – les trois jours qui vont, selon la tradition, du Vendredi saint à Pâques. Pour l’athée fidèle que j’essaie d’être …, une grande partie des Evangiles continue de valoir. A la limite, presque tout m’y paraît vrai, sauf le Bon Dieu.

Voyons ce qu’il reste des évangiles si l’on tente cette extraction du « Bon Dieu ». André Comte-Sponville dit qu’il reste l’amour, et que c’est l’essentiel du message de Jésus, pas l’existence de Dieu et du surnaturel:

Jésus est autre chose qu’un fakir ou qu’un magicien. L’amour, non les miracles, constitue l’essentiel de son message (p.73)

Je suis d’accord que l’amour du prochain est un élément central du message de Jésus, mais ses miracles, selon le Nouveau Testament, avaient pour fonction d’authentifier le message comme vrai, car venant de Dieu. Jésus dit « quand même vous ne me croyez point, croyez à ces œuvres, afin que vous sachiez et reconnaissiez que le Père est en moi et que je suis dans le Père » (Jn. 10 :38) et encore, « Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi; croyez du moins à cause de ces œuvres » (Jn 14 :11). Le même principe se trouve chez Paul, qui dit que la résurrection de Jésus, constatée par de nombreux témoins oculaires, témoigne de la vérité du christianisme (Actes 17:31, 1 Cor. 15:4-9).

André Comte-Sponville paraphrase Jésus (p.73) disant que « la primauté de l’amour » est ce « à quoi se ramènent « toute la loi et les prophètes » », mais la citation est arrachée de son contexte. Elle vient de Matthieu 22:36-40, dans lequel il est demandé à Jésus quel est le plus grand commandement de la loi. Jésus en donne deux en réponse, dont dépendent « toute la loi et les prophètes », et oui, le deuxième est bien « tu aimeras ton prochain comme toi même », mais Comte-Sponville saute le premier, et le plus grand ! « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée ». Drôle de méthode pour nous montrer ce qui est « essentiel » chez Jésus, que de sauter le commandement qu’il nous dit explicitement être le plus important, pour ne citer que le deuxième.

Pour comprendre l’essentiel du ministère de Jésus, il y a deux questions fondamentales à poser : 1-Qui est-il, et 2-Qu’a-t-il accompli ?

Je vous donne en une phrase la réponse du Nouveau Testament : 1-Il est le Messie, le divin Fils de Dieu, et 2-Il est venu annoncer le royaume de Dieu, et nous permettre d’y entrer.

La réponse de Comte-Sponville (p.73) diffère quelque peu : « Qu’il se soit pris pour Dieu, voilà ce que je ne puis croire ». Ironiquement je suis d’accord : Jésus ne s’est pas « pris » pour Dieu, puisque la formulation suppose qu’il ne l’était pas (je ne me prends pas pour le mari de ma femme si je suis le mari de ma femme). Mais passons sur ce détail : les documents du Nouveau Testament, qui sont nos meilleures sources historiques sur la personne de Jésus de Nazareth s’accordent à dire que Jésus était le divin Fils de Dieu, le Messie prophétisé dans l’Ancien Testament, un homme qui reçoit l’honneur et la louange de Dieu, qui affirme faire l’œuvre de Dieu, qui existait avant le monde, qui est même le créateur du monde, « Le Seigneur » dont parle l’Ancien Testament sous le nom de Yahweh, l’ « Emmanuel, Dieu avec nous », et le juge ultime des hommes au dernier jour disposant du pouvoir divin de pardonner les péchés. Un athée peut dire qu’il n’est pas d’accord avec la vue de Jésus, mais affirmer que Jésus lui-même ne croyait pas cela, n’est pas responsable historiquement et textuellement.

André Comte-Sponville adopte plutôt la vue de Spinoza (p.41), qui dit que Jésus était un « bon maître », mais pas divin:

Même leçon chez Spinoza. Il n’était pas plus chrétien que moi ; il était peut-être aussi athée que moi … cela ne l’empêchait pas de voir en Jésus-Christ un maître de premier ordre. Un Dieu ? Assurément pas. Le Fils de Dieu ? Pas davantage. Jésus, pour Spinoza, n’était qu’un être humain, mais exceptionnel, « le plus grand des philosophes »

Non. Etant données les affirmations radicales faites par Jésus telles qu’on les découvre dans nos meilleures sources historiques, si Jésus n’était pas le Fils de Dieu, il n’était certainement pas un bon maître. C’est une remarque célèbre de C.S. Lewis, qui disait que Jésus devait être Liar, Lunatic, ou Lord : un menteur, un malade, ou le Seigneur, mais certainement pas « le plus grand des philosophes ».

Comte-Sponville poursuit au sujet de Jésus:

Celui, en matière d’étique, qui a le mieux su dire l’essentiel. A savoir quoi ? Ceci, que Spinoza appelle « l’esprit du Christ » : que « la justice et la charité » sont toute la loi.

Non. Comme on l’a vu ci-dessus, pour Jésus, toute la loi est d’aimer Dieu et son prochain comme soi-même.

qu’il n’est d’autre sagesse que d’aimer

aimer Dieu !

ni d’autre vertu, pour un esprit libre, que de « bien faire et se tenir en joie »

Non, non, et non. Jésus dit rendre à Dieu ce qui lui appartient (Mat. 22:21), et dit faire sa volonté en toute chose (Jn. 5:19, 12:49). Soyez en désaccord, n’acceptez pas les enseignements du Christ, mais ne réquisitionnez pas Jésus pour une morale laïque et relativiste. Spinoza parlait de « la justice et la charité » au niveau purement humain, mais dans les enseignements de Jésus, ces deux vertus sont annoncées au sujet de Dieu. Dieu est effectivement parfaitement juste, ce qui, pour nous qui sommes tous pécheurs, est une nouvelle particulièrement mauvaise ! Jésus lui même refocalise sur la justice (au premier abord terrifiante) de Dieu : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne » (Mat. 10:28). Sans arrêt, Jésus annonce l’arrivée d’un jugement, et prône la nécessité d’entrer dans le royaume de Dieu, recevoir son pardon, être réconcilié avec Dieu, en bref, se trouver dans sa grâce.

La question se pose alors impérativement : comment un homme coupable peut-il se tenir devant un juge parfaitement droit, et espérer s’en sortir sans condamnation ? Cette question cruciale nous amène à notre deuxième interrogation centrale au sujet de Jésus : « qu’a-t-il accompli ? »

La réponse est au cœur du message merveilleux que les chrétiens appellent « l’évangile », à savoir la bonne nouvelle : Jésus est mort sur la croix, pour payer le prix de notre péché à notre place, absorbant en lui-même la colère de Dieu qui nous était destinée, de telle sorte que malgré notre culpabilité, nous puissions être pardonnés gratuitement, simplement en nous repentant de notre péché, et en plaçant notre foi en lui pour recevoir son sacrifice. Jésus le dit en ces mots : « le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs » (Mc. 10:45) et : « La volonté de mon Père, c’est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour » (Jn. 6:40), ou encore:

Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. Celui qui croit en lui n’est point jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu (Jn. 3:16-18).

Voilà l’évangile, la bonne nouvelle : ce n’est pas par nos bonnes œuvres que nous obtenons la vie éternelle, le paradis, la réconciliation avec Dieu, mais par la foi en Jésus ! C’est un cadeau, reçu gratuitement par la foi, par tout ceux qui placent leur confiance en Jésus Christ.

C’est cette bonne nouvelle que Paul explique ensuite en détail dans ses épitres inspirées. Aux romains, il écrit : « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, et ils sont gratuitement déclarés justes par sa grâce ; c’est un don que Dieu leur fait par le moyen de la délivrance apportée par Jésus Christ, que Dieu a offert comme une victime destinée à expier les péchés, pour ceux qui croient en son sacrifice » (Rom. 3:23-25). Et aux Galates il dit encore : « sachant que ce n’est pas par les œuvres de la loi que l’homme est justifié, mais par la foi en Jésus Christ, nous aussi nous avons cru en Jésus Christ, afin d’être justifiés par la foi en Christ et non par les œuvres de la loi, parce que nulle chair ne sera justifiée par les œuvres de la loi » (Gal.2:16).

Jésus meurt sur la croix, nous plaçons notre foi en lui, Dieu nous pardonne nos péchés. Voilà l’essence de l’évangile, accompli par Jésus Christ et proclamé par ses apôtres. Alors évidemment, si la vie éternelle se joue dans la balance, il est absolument essentiel pour les hommes de comprendre cette bonne nouvelle et de l’accepter. André Comte-Sponville note bien que c’est l’enjeu, lorsqu’il parle (p.74) des « trois jours » (entre la mort de Jésus et sa résurrection) qui le séparent des chrétiens :

Je sais bien que ces trois jours ouvrent sur l’éternité, par la Résurrection, ce qui fait une sacrée différence, qu’il ne s’agit pas d’annuler

Le problème est qu’il l’ « annule » quand même, en disant que l’éternité n’est pas essentielle dans les enseignements de Jésus :

Ainsi l’essentiel est sauf, qui n’est pas le salut mais « la vérité et la vie ».

Non. Encore une fois, le fragment « la vérité et la vie » est arraché de son contexte en tronquant la toute première chose que Jésus listait dans cette triade. Jésus dit être le chemin, la vérité et la vie. Le chemin qui mène où ? À Dieu ! Tout est expliqué dans ce même verset de Jean 14:6 si on respecte un tant soit peu le texte : « Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi ». Jésus explique encore qu’il est le moyen par lequel nous rejoignons Dieu le Père. Comte-Sponville passe à côté de l’essentiel chez Jésus :

ce que j’ai retenu de la lecture des Evangiles, c’est moins ce qu’il dit sur Dieu ou sur une éventuelle vie après la mort (il n’en dit d’ailleurs pas grand-chose) que ce qu’il dit sur l’homme et sur cette vie-ci (p.65).

Une lecture des évangiles qui trouve que Jésus ne dit pas grand-chose sur Dieu ou le jugement final, est irrémédiablement distraite, pour ne pas dire aveugle.

En conclusion : soit Dieu existe, soit il n’existe pas. En aucun cas le salut n’est-il un « non-essentiel ». Si Dieu n’existe pas, le salut n’est pas un « non-essentiel », c’est un impossible. Et si Dieu existe et rend l’éternité possible, alors évidemment que le salut et la vie éternelle sont essentiels. Dans cette critique de livre, j’ai tenté d’expliquer comment les arguments d’André Comte-Sponville en faveur de l’athéisme échouaient (parfois de manière flagrante), et j’ai défendu plusieurs arguments justifiant l’existence d’un être maximalement excellent, créateur et designer de l’univers, source des valeurs morales objectives, et dont Jésus affirmait être la révélation ultime. La question du salut se pose alors, et il faut nous décider sur l’identité de Jésus. À quel Jésus croire? André Comte-Sponville s’invente le sien, et confesse ouvertement (p.73) :

disons que je me suis forgé une espèce de Christ intérieur, « doux et humble de cœur », en effet, mais purement humain, qui m’accompagne ou me guide.

Malheureusement, un Jésus imaginaire peut éventuellement accompagner ou guider, mais ne sauve pas. Ce constat concerne le croyant autant que l’athée, car bibliquement, Comte-Sponville n’est pas plus perdu que le « fidèle » qui n’est chrétien que de nom, va peut-être à l’église mais n’y croit pas vraiment, ou n’a pas reçu la bonne nouvelle du pardon des péchés pour lui-même. Pour chacun d’entre nous, la question de Jésus se pose : adopterons nous le Jésus déformé de notre « culture aux valeurs chrétiennes » qui ne sauve pas, ou le Jésus de l’histoire, le Jésus de la Bible, le divin Fils de Dieu qui pardonne les péchés et donne la vie éternelle à ceux qui se repentent et croient en lui ?

Il me semble que le choix est clair, et je témoigne ayant moi-même placé ma foi en lui, que Jésus est celui qu’il affirmait être : le chemin, la vérité et la vie.

Guillaume Bignon, Avril 2016.

Comment Dieu transforme un athée Français en théologien Chrétien – L’histoire de ma conversion

(English version/Version anglaise: http://bit.ly/1c7V0jc )

 

Récemment, un certain nombre de personnes ont été intriguées de rencontrer un théologien français, et m’ont demandé de leur raconter mon histoire, celle d’un athée français devenu un universitaire chrétien. Même les théologiens et apologistes que j’ai rencontrés à la conférence de l’Evangelical Theological Society à Baltimore (où par la grâce de Dieu je présentais mon premier article académique), avaient l’air (de manière compréhensible) d’être plus intéressés par ma conversion que par mon article de théologie ! En conséquence, il m’a semblé pertinent d’avoir une version écrite de la manière dont Dieu s’est invité dans ma vie pour pouvoir la partager avec ceux qui me la demandent.

De l’athéisme religieux à l’athéisme séculier

J’ai grandi dans une famille merveilleusement chaleureuse, en France, dans la région Parisienne. J’étais le second de trois enfants. Nous étions catholiques romains de nom, et allions à la messe régulièrement, mais c’était plus par tradition, voire peut-être par superstition, que par réelle conviction. Pour ma part, je ne croyais certainement pas que ces croyances étaient vraies, et je n’avais pas non plus l’impression que les gens autour de moi prenaient la chose sérieusement, bien que ce soit une partie importante de leur vie. Quand que je fus assez grand ( 13 ans environ) pour expliquer à mes parents que je n’y trouvais aucun intérêt, j’arrêtai d’aller à la messe le dimanche, et ma vie d’athée continua de la même manière. Mes croyances et mes valeurs fondamentalement athées restèrent, et tout ce qui change fut le fait que je n’étais plus obligé le dimanche matin de répéter des rituels religieux et des récitations qui n’avaient aucun sens pour moi. Pendant ce temps, je grandis et devint un jeune adulte plutôt heureux. Mon père était un mathématicien et informaticien, et ma mère se dévouait de façon ‘religieuse’ au bien être et à l’éducation de ses enfants, ce dont je bénéficiai infiniment. Cela me permit d’obtenir d’excellents résultats à l’école, d’apprendre le piano, et de m’engager dans toutes sortes de sports. Je finis par étudier les maths, la physique et sciences de l’ingénieur en prépa et dans une grande école. J’obtins mon diplôme d’ingénieur, et acceptai une offre pour travailler dans une grande banque d’investissement. Mon apprentissage du piano m’amena à jouer dans un groupe de rock amateur; sur le plan sportif, après avoir atteint 1m94, je finis par jouer au volleyball en ligue nationale, voyageant à travers le pays tous les weekends.

Une partie importante des idéaux athées d’un jeune homme en France consistait également à réussir dans les conquêtes féminines, un domaine dans lequel je commençais à avoir suffisamment de succès pour satisfaire les standards graveleux du vestiaire de volley. Tout considéré, j’étais heureux et satisfait de ma vie, et dans ma culture particulièrement séculière, les chances que j’entende un jour  l’Évangile (et que j’y croie), étaient particulièrement maigres.

Cela arriva ainsi.

L’improbable auto-stop

J’avais environ 24 ans quand mon frère et moi avons traversé le globe pour aller en vacances sur l’île de Saint Martin, dans les Caraïbes. Météo tropicale, plages de sable blanc, eau turquoise, et un match de beach-volley par ci par là, que demander de plus ? Un jour, après avoir passé l’après midi sur une plage distante, et pour la toute première fois de ma vie, nous décidâmes de rentrer en stop à la maison. En quelques minutes seulement, une voiture s’arrêta pour nous. A son bord, deux touristes américaines (une de Miami et l’autre de New York), s’étaient arrêtées pour nous demander le chemin de leur hôtel, s’étant perdues en route depuis l’aéroport (la plage était à des lieues de leur hôtel, et de l’aéroport !)  « Par hasard », leur hôtel se trouvait juste à côté de notre maison : nous montâmes alors à bord, et commençâmes à discuter. Elles étaient très attirantes et nous commençâmes immédiatement à flirter, espérant les revoir pendant leur séjour sur l’île. Ce fut le cas. Celle qui retint mon attention habitait  New York, et mentionna qu’elle croyait en Dieu (un suicide intellectuel selon moi), mais pire que tout, en conséquence de sa croyance, elle avait la conviction que le sexe n’avait de place que dans le cadre du mariage (conviction encore plus problématique que le théisme, si c’était possible). Néanmoins, nous sommes sortis ensemble (mais ce n’est pas elle que j’ai épousée !).

Les vacances se terminèrent, elle s’envola vers New York, je m’envolai vers Paris, et nous nous trouvâmes ainsi dans une relation problématique.

L’expérience de prière d’un incrédule

Ses croyances religieuses étaient clairement un problème entre nous, et mon nouveau but dans la vie devint essentiellement de lui expliquer que ces sornettes étaient indéfendables, pour que nous puissions reléguer toutes ces absurdités aux oubliettes, et être ensemble sans que ses idées fausses s’interposent.

Alors je commençai à réfléchir : quelle bonne raison y avait il de penser que Dieu existe, et quelle bonne raison y avait-il au contraire, de penser que l’athéisme était vrai ?

Ce pas était important pour moi, parce que ma propre incrédulité reposait confortablement sur le fait que les gens (intelligents) autour de moi ne croyaient pas en Dieu non plus. Mais c’était plus une présupposition raisonnable, que la conclusion d’un argument solide. Alors j’ai commencé à prendre la question au sérieux, pour l’évaluer objectivement. Mais bien sûr, pour réfuter le christianisme, il fallait d’abord savoir exactement ce qu’il affirmait. J’ai alors attrapé une Bible pour tirer cela au clair. Et en même temps, comme je suis un scientifique, je me suis dit que je pouvais tenter au moins une expérience pour réfuter l’hypothèse que Dieu existe : je pensai « Si la moindre de ces croyances est vraie, alors Dieu existe, et je présume qu’il est particulièrement intéressé par mon projet ». Alors je commençai à prier sans y croire : « S’il y a un Dieu, alors je suis là, je considère toutes ces questions, alors vas-y, n’hésite pas à te révéler à moi. Je suis ouvert ». Je ne l’étais pas du tout, certes, mais je me suis dit que ça ne devrait pas arrêter Dieu s’il existait.

Alors je commençai à lire les Évangiles, sur ce Jésus de Nazareth. Je ne m’attendais pas à ce que j’ai trouvé. Je fus impressionné par l’autorité des enseignements de cet homme. Certainement, il n’y avait pas vraiment de place en moi pour tous ses discours sur Dieu, mais j’étais assez impressionné par l’aisance avec laquelle il conversait, et par la sagesse de certaines de ses répliques. Je pouvais dire ce que je voulais, cet homme savait ce qu’il faisait, il parlait avec une autorité certaine, et ça me rendit mal à l’aise. En outre, même en tant qu’athée, je savais que la personne de Jésus de Nazareth n’était pas mythologique; il semblait clair qu’il était tout au moins une personne historique qui arpenta les chemins de la Palestine au Ier siècle, et apparemment son histoire fut assez convaincante pour que ses adeptes d’alors en soient convaincus, et même soient persécutés pour avoir prêché sa mort et sa résurrection. Ces considérations rendirent difficile de laisser tomber le sujet, et je savais qu’il me faudrait avoir un discours cohérent sur la personne de Jésus. Mais tout cela était bien loin de changer mon opinion ou mes habitudes de vie. Tous mes weekends étaient pris, à voyager à travers le pays pour disputer mes matchs de volley, donc je ne pouvais assister à un culte

Les dimanches rendus disponibles

Cette barrière ne résista pas longtemps. Une ou deux semaines après avoir commencé mes investigations du christianisme et prié, incrédule, mon épaule commença à me faire mal et s’enflammait après dix minutes de chaque entraînement de volley. Avec cette épaule enflammée, je ne pouvais tout bonnement plus attaquer. Le docteur ne trouva aucun problème, les efforts du kiné n’y changèrent rien, et je me suis vu dire : « Ton épaule a probablement juste besoin de repos. Tu dois arrêter le volley pour quelques semaines. » Ainsi, contre mon gré, je me suis retrouvé exclu des terrains de volleyball pour un certain temps.

Et puisque j’avais entrepris d’investiguer le « christianisme », je décidai d’aller dans une église, pour voir ce que ces « chrétiens » font quand ils se réunissent. La jeune femme que j’avais rencontrée à Saint Martin, m’ayant rendu visite en France, avait obtenu les nom et adresse d’une église évangélique de Paris au cas où elle aurait voulu s’y rendre pendant son séjour. Elle n’y alla pas elle-même, mais l’adresse resta sur le bureau de mon ordinateur. Alors je pris ma voiture et me rendis là-bas en ce premier dimanche sans volley. Franchement, j’y allai comme on irait au zoo, pour voir des animaux exotiques dont on avait lu l’existence dans des livres, mais que l’on n’avait jamais vus. La seule différence, c’est qu’au zoo il y a des barreaux pour vous séparer des bêtes. Et pas à l’église. Alors l’expérience me mit particulièrement mal-à-l’aise. Je me rappelle  avoir pensé que si un membre de ma famille ou mes amis pouvaient me voir dans ce bâtiment (une église !) je serais mort de honte. Je trouvai assez troublant que ces gens avaient vraiment l’air de croire ce qu’ils pratiquaient, et croyaient sincèrement que leurs prières étaient entendues par Dieu. Je trouvai ça bizarre. Je m’assis tout seul, et écoutai le pasteur, en pensant toujours essentiellement à la honte que j’éprouverais si quiconque me voyait là.

Saisi à la gorge… littéralement

Je ne me rappelle pas d’un seul mot prêché par le pasteur ce matin- là. Il finit son sermon, et je me dis « j’en ai assez entendu, j’ai vu ce que je voulais voir, maintenant il est temps de m’enfuir ». Je sautai debout, et commençai à marcher rapidement le long de l’allée vers la grande porte de sortie à l’arrière de l’église, en faisant très attention de ne pas croiser le regard de quiconque, pour ne pas avoir à me présenter à ces gens.

J’atteignis la porte de sortie, je l’ouvrai, et j’avais un pied dehors, quand soudain je fus arrêté dans ma lancée par une forte vague de frissons dans le buste, remontant rapidement de mon ventre jusqu’à ma gorge. Je m’arrêtai brutalement, coincé sur le pas de la porte, avec la chair de poule, et entendis ma voix intérieure me dire : « C’est ridicule, il faut que je comprenne ». Alors je reposai mon pied à l’intérieur, refermai la porte devant moi, fis demi-tour, et allai tout droit jusqu’au pasteur. « Alors, vous croyez en Dieu, hein ? » -oui, me répondit- il avec un sourire. « Alors comment ça marche ? » je demandai. « On peut en parler », dit- il. Et quand tout le monde fut parti, nous allâmes dans son bureau. Il pria pour moi brièvement, ce qui évidemment me rendit un peu mal-à-l’aise, mais au moins sa cohérence était rassurante : il y croyait vraiment. Et nous commençâmes à discuter.

De nombreuses interrogations, et une question récurrente

Nous discutâmes pendant des heures sans épuiser de loin toutes mes questions. Alors au cours des quelques semaines suivantes, je lui rendis visite. Je lui posais de nombreuses questions, auxquelles il fournissait des réponses bibliques. Devant moi se trouvait cet homme, visiblement bien éduqué, qui croyait toutes ces choses inconcevables sur Dieu et Jésus, et je commençais à me demander si finalement tout cela ne pouvait pas être vrai. Il n’avança pas nécessairement d’arguments d’apologétique (la France n’a pas de philosophes tels que William Lane Craig ou Alvin Plantinga pour offrir une critique rationnelle dévastatrice de l’athéisme et du naturalisme), mais au moins ses réponses étaient cohérentes, et c’était déjà impressionnant en soi. Il me donna un guide d’étude qu’il avait écrit, et qui expliquait les fondements de base du christianisme, en posant une question, et donnant la référence biblique pour aller chercher la réponse. J’épluchai tout ce guide à la maison, et écrivis minutieusement sur des pages et des pages mes notes personnelles et les questions à poser lors de notre prochaine rencontre. Un bon nombre de croyances chrétiennes commençait à avoir du sens pour moi, mais l’une d’entre elles revenait toujours et je l’écrivais sur chaque page : « pourquoi Jésus dut-il mourir ? »

Rejeter la lumière parce que ses oeuvres sont mauvaises (Jean 3)

La réponse vint bientôt, mais pas comme je l’espérais. Á ce moment, je pensais qu’il était possible que tout ceci soit vrai, mais si c’était le cas, le sol s’écroulerait sous mes pieds, et Dieu devrait m’attraper. Mes tentatives de prières s’étaient changées en « Dieu, si tu es là, il va falloir que tu le rendes évident pour moi » et je commençai à espérer qu’il ouvrirait les cieux, enverrait la lumière, et dirait « bienvenue, mon fils ! » Ce qu’il fit fut moins spectaculaire, mais bien plus brutal : il réactiva ma conscience. Ce fut tout sauf une expérience agréable. Soudainement, je réalisai une vérité, que je voulais supprimer à tout prix. Quand j’avais commencé mon enquête, j’avais commis  une action particulièrement sinistre, même jugée par mes standards athées. Il n’est pas nécessaire de fournir ici les détails sordides, mais c’était extrêmement vicieux, et j’avais dû couvrir cette action par des montagnes de mensonges. Et bien que j’aie su exactement ce que j’avais fait, je l’avais réprimé et caché intérieurement, comme si ça n’était jamais arrivé. Et Dieu fit briller la lumière, et me ramena ce fait en pleine figure, et je vis enfin cet acte pour ce qu’il était. Je fus foudroyé par la culpabilité, physiquement accablé par une douleur dans la poitrine, et dégoûté à l’idée de cette faute que j’avais commise, et de tous les mensonges que j’avais employés pour me couvrir. Je ne pouvais plus faire machine arrière. Je l’avais commise, et je ne pouvais rien faire pour changer cet état de chose.

Je me souviens encore comment, dans mon appartement près de Paris, l’ampoule s’alluma : et l’expression prit tout son sens, « Voilà » pourquoi Jésus avait dû mourir : Lui qui ne connaissait pas le péché devint le péché pour nous, afin que nous devenions en lui la justice de Dieu (2 Corinthiens 5 :21). Il prit sur lui la pénalité que je méritais, de telle sorte que dans la justice de Dieu, mes péchés soient pardonnés gratuitement, par sa grâce et non pas par mes bonnes œuvres ou rituels religieux. Il est mort pour que je puisse vivre. J’acceptai alors tout : je plaçai ma confiance en Jésus, et lui demandai de ma pardonner, selon les promesses du Nouveau Testament.

Si le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres (Jean 8)

Dès lors que le pas fut franchi, les sentiments de culpabilité s’envolèrent. Je vécu une sorte de renouveau spirituel : la culpabilité était partie, et je reçus la liberté et le pardon que Jésus promettait. Je continuai de lire la Bible avec une passion grandissante, et toute mon histoire commençait à avoir du sens, et à démontrer une fin : j’avais fait l’expérience du Dieu vivant, qui s’était révélé à moi en la personne de Jésus Christ, qui selon l’Évangile, mourut pour payer le prix de mon péché, afin que je sois sauvé par la foi seule, en Jésus seul, et non pas par les œuvres de la loi. J’étais conquis.

Soyez prêts à offrir une défense  (1 Pierre 3 :15)

Après tout cela, je crus que c’était la volonté de Dieu que j’épouse la jeune femme que j’avais rencontrée, alors je cherchai un emploi à New York. Là encore, de manière providentielle, ma formation d’ingénieur dans la finance était particulièrement adaptée à la tâche, et j’obtins un emploi à Wall Street. Alors je fisun pas de foi, et, pour déménager à New York, je laissai tout derrière moi: ma famille, mes amis, mon travail, mon groupe de musique, et mon équipe de volley (il se trouve que je n’aurais de toutes manières pas pu continuer le volleyball parce que le muscle en charge de la rotation de l’épaule s’était atrophié. J’en ai gardé un trou visible à l’arrière de mon omoplate, et je ne peux plus jouer au volley). Quelques mois après mon arrivée à New York, il devint évident que cette femme n’était pas la bonne personne pour moi ; notre relation était misérable, et par la grâce de Dieu, nous finîmes par nous séparer au lieu de nous marier. Je me retrouvai donc seul à New York, avec tout ce temps disponible, sans aucun engagement social  dans la confusion et me demandant quel but Dieu poursuivait pour m’avoir ainsi déraciné. Je devins rapidement anxieux d’expliquer à ma famille et à mes amis (toujours athées), pourquoi je n’avais pas perdu la tête : pourquoi je pensais que le christianisme était vraiment vrai. Alors je me plongeai dans des livres, et commençai à commander tous les DVD que je pouvais trouver : des leçons, des débats formels, les arguments pour l’existence de Dieu, les arguments athées et leurs réponses, la fiabilité des Écritures bibliques, et toute la panoplie de l’apologétique chrétienne : théologie, histoire, philosophie analytique, et au final, tout ce qui touchait de près ou de loin à ma foi nouvellement trouvée. Au cours des quelques mois suivants, je passais tout mon temps libre en dehors du bureau (toutes les soirées de semaine et tous les week-ends) à me plonger dans ce matériel, absorbant toutes ces informations, et en appréciant chaque seconde. C’est d’autant plus ironique qu’avant ma conversion, je ne supportais pas les livres, et n’en avais jamais lu. Maintenant, je ne pouvais plus m’arrêter.

Après quelques mois à ce régime, je pensais « si je dois dépenser tout mon temps et mon argent à étudier ces choses, autant en obtenir un diplôme ! »

Alors je m’inscrivis à l’université, en séminaire théologique à New York, pour obtenir un Masters en études du Nouveau Testament. Au début je n’étais pas sûr de savoir si j’allais m’en tirer comme il faut, étant donné que je n’étais encore qu’un athée fraîchement converti, mais il se trouva que mon régime radical m’avait équipé d’une manière que d’autres, chrétiens toute leur vie, expérimentent rarement, parce que l’apologétique n’est pas vraiment dans leur ligne de mire. Alors j’excellai à l’université, et commençai à voir à nouveau le plan excitant de Dieu se dévoiler pour ma vie.

Peu après, dans la providence merveilleuse de Dieu, je rencontrai enfin une femme américaine qui cette fois était faite pour moi, et nous nous sommes mariés, et avons fondé une famille.Après avoir obtenu mon Masters, je finis par faire de la recherche en doctorat en théologie systématique et philosophique, sous la supervision d’un théologien très respecté, développant ainsi mon expertise dans la matière, et devenant peu à peu un universitaire chrétien et un apologète.

Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? (1 Corinthiens 4)

Voilà comment Dieu s’occupe d’ un athée français qui hait la religion, et en fait un théologien chrétien et apologète. Un bon nombre de commentaires pourraient être ajoutés, mais une chose est très importante : je n’ai jamais provoqué le moindre de ces changements. Je n’avais aucun intérêt en Dieu, je ne le cherchais pas, et je ne voulais pas de Lui. Il m’a tendu la main, m’a aimé alors que j’étais encore un pécheur, a démoli mes défenses, et a décidé de déverser sur moi sa grâce imméritée, afin que son Fils soit glorifié, et que de mon péché, je sois sauvé par la grâce, à travers la foi, et non pas par les œuvres ; c’est le don de Dieu, de telle sorte que personne ne puisse se vanter (Eph. 2 :8-9).

C’est l’Évangile, et c’est une bonne nouvelle qu’il vaut la peine de croire.

 

Guillaume Bignon,

Vous pouvez garder ma trace sur twitter, @theoloGUI, où mes brèves pensées théologiques et philosophiques y sont postées majoritairement en Anglais ; parfois en Français)

Jésus est-il mort sur la croix?

Écrit par Jean-Luc Lefebvre

Pensons-y, qu’est-ce que cela changerait que Jésus soit réellement ressuscité? En fait j’aimerais vous dire que ça changerait tout. Malgré cela, la résurrection semble difficile à accepter aujourd’hui. Dans notre société nous faisons l’éloge de la science. Et communément, on considère qu’il existe seulement le matériel, sans Dieu, la résurrection devient futile, insignifiante, voire même ridicule. Et il faut admettre qu’une grande majorité des chercheurs dans les universités ont adopté une vision du monde matérialiste. Mais cela a des conséquences énormes en ce qui concerne la résurrection de Jésus et notre analyse. Par exemple :

1)      Cela amène naturellement à rejeter cet événement comme ayant réellement lieu.

2)      Cela amène souvent à ne pas prendre au sérieux les données historiques concernant la résurrection, car elles peuvent sembler ridicules.

Il faut inclure dans la discussion au moins deux choses. Premièrement, il faut réaliser que les chrétiens croient en Dieu. Leur vision du monde admet l’existence d’un Dieu qui agit dans l’histoire et il se peut qu’il soit intervenu en ressuscitant Jésus d’entre les morts. Deuxièmement, il faut se rappeler que les chrétiens trouvent ridicule eux aussi une résurrection des morts sans Dieu. Cela va contre l’expérience scientifique ou expérimentale. Quand des scientifiques matérialistes analysent la résurrection, ils oublient souvent dans leur analyse ces deux points. Ils sont importants, car si nous tentons d’expliquer seulement l’événement de la résurrection en dehors de l’existence de Dieu, il y aura inévitablement un non-sens. Il faut donc inclure dans notre analyse l’existence de Dieu[1].

La simple énumération d’une liste d’évidences ne suffit généralement pas pour convaincre dans beaucoup de cas. Mais nous devons néanmoins poser les questions : quels sont les faits établis avec crédibilités? Quelle est la meilleure explication de ces faits historiques?

 Jésus est mort par crucifixion :

J’aimerais regarder dans cet article le tout premier élément de la liste[2]. Avant même de se concentrer sur la résurrection propre, il est de mise de valider que Jésus soit bel et bien mort sur cette croix. Aujourd’hui, à part l’Islam[3] il n’y a pas beaucoup de personnes qui rejettent la mort de Jésus sur la croix. Mais quand même il est important d’établir les faits. Bien que cela relève probablement plus du domaine médical, le supplice de la croix était particulièrement efficace pour donner la mort. Comment et de quoi Jésus est-il mort?

Quand nous considérons le récit de la mort de Jésus, nous voyons plusieurs détails importants qui peuvent nous éclairer sur les circonstances de la mort de Jésus, mais aussi il nous éclaire sur la mécanique de sa mort. Le récit commence dans le jardin de Gethsémané. Nous y voyons que Jésus a vécu une forte angoisse qui a fait éclater les capillaires des glandes sudoripares qui donnaient l’apparence de grumeau de sang (Luc 22.44). Ce phénomène est connu dans le domaine médical et porte le nom « hématidrose »[4]. Malgré la rareté des cas, nous savons qu’elle survient lors de forte angoisse.  Cela produit des effets, par exemple la fragilisation et la sensibilité de la peau.

Ensuite est venue la période de flagellation qui précédait le transport du patibulum[5]. La flagellation a produit des effets sur le corps de Jésus. La nature même de cette punition produisait une perte de sang à cause des lacérations à la peau. Entre autres, elle a produit un choc hypovolémique[6]. Cette baisse du niveau sanguin a aussi des effets sur le corps. Nous pouvons au minimum donner quatre effets physiologiques sur la personne de Jésus :

1-      Le rythme cardiaque s’accélère

2-      Il y a effondrement de la pression sanguine[7]

3-      Les reins cessent de produire de l’urine, afin de maintenir un volume de liquide.

4-      Par conséquent, la personne ressent une soif intense

Maintenant, les données historiques nous permettent de pouvoir regarder d’un point de vue médical la mécanique de la croix. La croix était une des pires morts qu’une personne pouvait subir. C’est un supplice en longueur, douloureux et honteux. Voici quelques données pertinentes afin de pouvoir faire notre diagnostic :

Lors de crucifixion, les Romains utilisaient de clous de 13 à 18 centimètres. Cela avait pour effet d’écraser le nerf médian de chaque main. La douleur était tellement vive qu’ils ont inventé un terme : « fixer à la croix ». Cela avait comme objectif de décrire l’intensité du supplice. Au niveau des pieds, tous les nerfs et tissus étaient déchirés par le clou.

Au niveau des bras, il est probable qu’il y ait un allongement d’environ 15 centimètres des 2 bras et dislocation des 2 épaules. Cela laissait le crucifié dans une position inconfortable de telle sorte que cette mécanique produisait une mort lente, essentiellement par asphyxie.

La lutte chez le crucifié consistait à se redresser dans la douleur extrême afin de respirer. Mais la difficulté augmentait sans cesse, ce qui produisait un ralentissement de la respiration. Si on jumèle le bas niveau de sang avec une diminution de l’activité respiratoire, on en arrive à créer une acidose respiratoire. C’est-à-dire, qu’il y a augmentation du dioxyde de carbone qui se transforme en acide carbonique. De façon générale, quand nous avons cette combinaison, nous sommes conduits à une arythmie cardiaque. Cela nous amène à conclure que la cause la plus probante de la mort de Jésus est l’arrêt cardiaque.

Faisons un pas de plus. Un choc Hypovolémique a quelques autres conséquences sur l’organisme. Entre autres, il y a accélération durable des battements cardiaque, ce qui se traduit par une accumulation de liquide autour des poumons et du péricarde, que l’on appelle un « épanchement péricardique[8] ». Nous voyons cela quand le soldat traverse avec sa lance les poumons de Jésus (Jn 19.34). Il constate un écoulement de liquide et de sang. Dans l’ensemble du scénario, il faut tirer quelques conclusions. Quelle est la meilleure explication de la mort de Jésus?

La meilleure explication de la mort de Jésus, c’est qu’il est mort sur la croix. D’ailleurs, ce constat est fait par les proches du défunt, par les pharisiens, dont Joseph d’Arimathé est venu réclamer le corps (Jn 19.38), mais plus important encore, il a été fait par les soldats. Les soldats romains étaient spécialistes de la mort et ce n’était pas le premier qu’il voyait. Surtout le centurion qui en authentifiant la mort, il se portait garant du verdict.

En considérant les circonstances de sa mort, il est important de souligner l’argument du silence par les autorités juives. En effet, les autorités juives qui avaient revendiqué sa mort par crucifixion n’ont jamais apporté d’argument pour montrer que Jésus n’était pas mort sur la croix. Ce qui était admis par tout le monde de cette époque c’est que Jésus de Nazareth est mort sur la croix. Les évidences pointent toutes vers ce fait. Les arguments apportés par le coran ne peuvent donc pas tenir la route face aux évidences historiques. Autant leur argument ne tient pas en compte du contexte, des données médicales, ainsi que les témoins oculaires (juifs et romains) de ces événements, nous sommes dans l’obligation de tiré la conclusion que la meilleure explication est que Jésus est mort sur la croix.



[1] Il existe de nombreuses raisons de penser que Dieu existe. Le présent texte ne cherche pas à le démontrer. J’aimerais simplement référer à d’autres articles du site. Mais soulignons quand même que la résurrection de Jésus milite aussi dans ce sens, car elle demande l’existence de Dieu pour pouvoir avoir réellement eu lieu et les données historiques nous poussent vers cette explication.

[2] Dans d’autres blogues, nous regarderons d’autres évidences, comme celui du tombeau vide, l’existence de Dieu, les apparitions, ainsi que les explications alternatives.

[3] L’idée selon laquelle Jésus ne serait pas mort sur la croix se retrouve dans le Coran (Sourate IV : 156-157).

[4] Une bonne discussion sur la mort de Jésus se trouve dans le livre : Strobel, Lee, Jésus la parole est à la défense! Un journaliste d’expérience à la poursuite du plus grand événement de l’histoire, Vida, 1998, 217-232. Lee Strobel fit une entrevue avec Alexander Metherell, médecin et ingénieur. En ce qui concerne la mort de Jésus, quelques arguments sont résumés dans le présent texte.

[5] Pièce de bois souvent placer horizontalement, sur laquelle on clouait les bras.

[6] Choc Hypovolémique: Hypo: Bas Vole: volume émique: sang

[7] Produit parfois des évanouissements

[8] Certaine blessures sportives ont produit des effets similaires.